Qu'est-ce qu'une estampe japonaise originale ?
Tout d'abord, une estampe japonaise n'est pas le fait d'un seul artiste. Il s'agit d'un processus complexe faisant intervenir plusieurs personnes : l'artiste (celui que l'on connaît comme Hiroshige, Hokusai,...), le ou les graveurs et enfin le ou les imprimeurs. Toutes ces personnes travaillent pour un éditeur.
Pour bien comprendre ce qu'est une estampe originale, il faut connaître les différents stades de sa fabrication (voir article : fabrication d'une estampe japonaise).
Chaque estampe imprimée à partir des plaques de bois gravées originales est un original. Le dessin préparatoire d'origine (shita-e ou "image du dessous"), réalisé par l'artiste lui-même est en général totalement détruit lors du processus de gravure des traits de contours.
Toute regravure ultérieure sans la supervision de l'artiste ne sera plus considérée comme un original, quelle que soit la qualité du travail. Toutefois, le succès de certaines estampes (telles que les séries du Tokaidô par Hiroshige) ont pu entraîner plusieurs regravures, voulues par l'artiste, avec quelquefois des variantes.
Le premier tirage de l'estampe s'arrête lorsque l'usure du bois commence à donner des traits moins nets et des repères de couleurs moins exacts, donnant à l'estampe un léger flou et des décalages de couleurs,un peu comme un enfant qui colorie et déborde des contours du dessin. L'édition originale est alors terminée, cela représentant environ deux cents à trois cents estampes.
Nous aborderons dans un autre article le cas des éditions posthumes qui sont réalisées à partir des bois gravés d'origine et que l'on voit apparaitre dans la seconde partie du XXème siècle pour les artistes du Shin Hanga.